[RP] 697 ans en arrière, retour sur le passé (RESERVE)

En une époque dont seules quelques personnes peuvent encore se souvenir, les destinées semblaient étrangement différentes de celles que l’ont pouvait espérer ou voir accomplies, tracées à jamais.
Aujourd’hui, certains endroits, certaines personnes, certaines vies, se sont éclaircis, d’autres, obscurcis.
Pour Breena, hier était un jour magnifiquement beau. Depuis, la bonté Céleste l’avait quittée, et parut-il, à tout jamais. Malgré les difficultés, elle réussissait à prier, à donner, comme autrefois, son esprit – ou tout du moins une partie de celui-ci, subsistant dans la noirceur sa déchéance – à un Dieu qui l‘avait puni. Elle qui avait été un archange, était désormais rejetée de ces Cieux qu’elle avait tant chéri et défendu. D’autres anges et combattants divins la retenait, en quelque sorte, aux Toits Suprêmes, de par des liens plus ou moins complexes.

La nuit était glaciale ce soir là, comme si l’hiver avait reprit possession de ses moyens après s’être fait étouffer par l’été bien trop court, même présent sur la terre des Déchus. Cette nuit, une damnée devait rencontrer une de ces personnes qui la liaient encore à son passé, elle espérait que ce passé qui lui manquait tant allait redevenir un futur proche.

Le lieu de rencontre choisi n’était pas des plus chaleureux pour les retrouvailles, les marais étaient, en plus d’être mystérieux, plutôt dangereux. Néanmoins, à force d’errance, Breena connaissait bien les lieux et les créatures qui les habitaient, et puis leur rencontre devait demeurer secrète, durant un certain temps.

Ses ailes se replièrent lentement sur son dos, malgré le froid hivernal, elle ne semblait pas – ou plus – ressentir le climat, même habillée de haillons, depuis tout ce temps, son corps s’était habitué aux températures. Une fois assise sur une pierre de grande taille, elle attendit, patiemment, que l’autre personne de ce rendez-vous se présente.

Kuza s'était rendu dans les Marais Noir malgrè le froid mordant et l'odeur pestillentielle qui se dégageait de l'eau croupie qui semblait mortelle rien qu'à son contact. peut être n'étais ce qu'une illusion, mais jamais en tout cas l'Ange n'aurait accepter d'y plonger ne serait-ce qu'un doigt... C'est pourquoi il se déplaçait en volant de ses larges ailes vers le lieu de la rencontre entre celle qui avait eu tant de place dans son pasé.
Il l'aperçu enfin, qui attendait sur un rocher son arrivée.

Il espéra que Breena n'attendait pas depuis trop longtemps. D'un battement d'ailes léger et gracieux, il vint atterir aux côtés de l'Ange Déchue et replia ses ailes dans son dos.
Il jeta un regard un peu ambigüe à Breena. Elle était toujours aussi belle, et il l'aimait toujours autant, mais près de sept siècles de séparation avaient fait douter un instant l'amour de l'Archange belliqueux. Il était confronté à une situation qu'il était compliqué pour lui de gérer. Devait-il agir comme si rien ne les avais séparé ? Comme si rien ne s'était produit, il y a de cela 697 ans ? Ou devait-il rester distant et aller à l'encontre de l'élan qui le lançait dans sa poitrine à la vue de celle qu'il avait si longtemps aimé ?

Le silence dura un moment pendant lequel chacun se regardait comme deux inconnus avant enfin de se reconnaître, et, Kuza Eliel, l'Archange le plus belliqueux du Royaume des Cieux, s'appaisa comme un enfant en sombrant dans les bras de celle qu'il aimait.

Breena ne l’avait pas oublié, même en près de 700 ans, loin de là. Maintenant qu’il était à nouveau devant elle, elle se souvint de ces vingt décennies qu’ils avaient passé ensemble.
Son visage avait gardé ces traits que la Déchue connaissait jadis par cœur, et qui malheureusement s’étaient estompés après sa déchéance. Elle avait l’impression d’avoir deux personnes différentes en face d’elle : un parfait inconnu et un homme qu’elle connaissait entièrement, jusqu’au fin fond de son âme.
Pour ne pas se mentir à elle même, elle ne connaissait pas du tout la réaction de Kuza.
C’est une fois qu’il s’abandonna dans ses bras que la Damnée comprit qu’elle l’avait toujours aimé, même en aillant attendu si longtemps. Ses yeux se remplirent aussitôt de larmes, et ses bras se refermèrent maternellement dans une tendre étreinte. La chaleur du corps de celui qu’elle aimait la fit frissonner et ses pleurs étaient partagés entre la joie et la peine. La joie de pouvoir à nouveau l’enlacer. La peine de voir qu’ils n’étaient plus du même monde.

Sa voix était tremblante, sous le poids des sanglots.

Tu … tu m’as tellement manqué…
C’était si vide, je n’étais plus rien.
Crois-tu que tout pourra redevenir comme avant, un jour ?

Son cœur n’avait pas battu à une telle vitesse depuis bien longtemps, et, à son grand étonnement, ses lèvres esquissèrent un sourire doux. Un sourire angélique. Combien de temps n’avait-elle pas sourit ? Depuis 697 ans. Depuis qu’elle ne dormait plus dans ses bras.
Sa main caressa délicatement ses longs cheveux blonds, se remémorant ce même geste effectué des milliers de fois 7 siècles auparavant.

Il laissa sangloter dans ses bras son Ange qui lui caressait les cheveux, comme il y a longtemps. 7 siècles. Une éternité, en somme. Aux paroles de son amour, Kuza esquissa un sourire qui n'avait plus illuminé son visage depuis un temps si éloigné que lui même ne se souvenait plus à quand il remontait. C'était un sourire qui dégageait une confiance rassurante, comme pour appaiser les tremblements et les sanglots de celle qu'il aimait.

Oui, tout va redevenir comme avant. Absolument tout, mon coeur. Sans toi, je ne savais plus qui j'étais, ni où j'allais.
Mais maintenant, c'est fini, nous sommes ensembles, et plus rien ne nous separera.
Rien ni personne ne m'enpechera de te ramener parmi nous. Dussè-je affronter les pires épreuves qu'on m'imposera.

Kuza apposa un baiser tendre sur le front de son amour. De nouveau ils étaient ensemble. C'était une sensation si agréable !

Je peux tout surmonter à tes côtés, Breena, mon amour.

La tête posée contre le cœur de son aimé, ses tremblements avaient cessé. Le sourire radieux que lui porta son protecteur la rassura et parvint à lui faire oublier un peu de cette douleur qu’elle avait enduré sans lui, pendant si longtemps. Seules encore quelques larmes persistantes ruisselaient le long de ses joues. Sans aucun doute des larmes de joies. Ce bonheur retrouvé qui lui avait tant manqué. Cela faisait 700 ans qu’elle n’avait pas été heureuse. Personne au monde ne comptait autant à ses yeux, elle l’aimait à en mourir. Aussi, cette idée lui avait déjà traversé l ‘esprit. Mais à quoi bon ? Même l’Enfer ne voudrait pas d’une Ange Déchue comme elle, qui priait à pouvoir retrouver ces cieux qu’elle aimait tant. Peut-être dans ses prières, hurlait-elle en silence à cet Ange qu’elle aimait tellement. Ses lamentations, elle les murmurait pour regagner la confiances des Êtres Divins, mais aussi, en se voyant retrouver sa place auprès d’eux, voulait-elle pouvoir à nouveau reprendre sa place dans les bras de Kuza.
Lorsqu’il déposa un tendre baiser sur son front, elle prit le visage de son aimé entre ses mains et le regarda avec tout l’amour qu’elle lui portait, un sourire pur dessiné sur ses lèvres d’ange.

Je veux vivre cette éternité avec toi, contre toi, mon amour.

Après un court silence, elle reprit :

Seulement, si mon retour est en contradiction avec les vœux des Seigneurs Célestes, je ne veux pas être la cause des éventuels problèmes qui pourraient t’être infligés.
Je ne veux pas que tu souffres comme j’ai souffert. Je ne me le pardonnerais jamais.
Vraiment, mon cœur, ne gâche pas ta place Là-Haut.

Ses yeux humides plongèrent dans la beauté de ceux de son Ange, elle le contempla longuement, ses traits ne s’étaient que légèrement durcis après tout ce temps. Il était comme il avait toujours été. Un homme, un ange, si parfait, si pur – un ange peut-être belliqueux, il reste un ange.- et il avait gardé de sa douceur avec elle. 700 ans peuvent séparer des êtres qui s’aiment, mais ils ne parviendront jamais à détruire les sentiments qui les unissent.

Kuza avait longtemps défendu les Anges Déchus et avait prôné avec conviction leur retour parmis les leurs depuis l'avénement du Roi des Anges Thrawn.
Mais celui-ci n'avait jamais apporté de réponses claires au sujet. En lui même, Kuza esperait que Thrawn accepterait, mais seulement qu'il prenait des précautions préalables. Mais Thrawn pouvait aussi agir de façon plus radicale et refuser le retour des Déchus pour assoier son autorité et sa puissance dans le Royaume des Cieux.
Kuza fit un sourire tendre à son aimé

Je préfère gacher ma place là-haut plutôt qu'être d enouveau séparé de toi. Au moins, si je suis à mon tour déchu, nous pourrons être ensemble. Nous veillerons l'un sur l'autre, que ce soit dans le Royaume des Cieux que sur cette Terre. Je ne veux plus jamais être séparé de toi. Sans toi, je ne suis plus rien.

Kuza enlaça tendrement celle qu'il aimait. Se sentir bercer par celle que l'on aimait était sans doute la plus agréable des sensations. Il se sentait si bien dans l'instant présent qu'il voulait oublier les 7 siècles du passé et ne plus penser à l'avenir. S'en remmettre simplement au présent, et ne plus penser à rien d'autre qu'à eux.

Le temps se figeait, le vent semblait avoir ralenti sa course et le froid n’était plus aussi mordant, à présent. Tout paraissait différent, ou bien le passé ressurgissait tendrement, mêlé à leur si belle étreinte. La chaleur des ses bras autour d’elle, son sourire, son regard, sa peau, ses cheveux, tout ce qui lui avait manquée durant tout ce temps, tout ce pourquoi elle avait tant pleuré en le quittant, était à nouveau là, blottit contre elle. Son amour pour l’Ange n’avait jamais péri, il ne s’était même pas essoufflé, pas un seul instant de ces nombreux siècles.

Mes pleurs n’ont pas signifié ma chute, mais la douleur innommable de t’avoir perdu.
Je t’aime. Te perdre une seconde fois m’achèverais…

Après un bref instant de silence, elle reprit :

Serait-ce nous deux à l’infini, mon amour ?

Breena Ghabryel connaissait déjà la réponse à cette question. Mais il est vrai qu’elle aimait l’entendre dire. Ses doigts fins, terminant ses mains quasi-squelettiques, caressaient avec douceur les joues de Kuza. Ses yeux se remplirent à nouveau de larmes et son regard reprit de son éclat, de sa splendeur angélique. Savoir qu’ils respiraient le même air, certes putride, la ravissait d’une certaine façon. L’avenir lui faisait peur, l’effrayait. Que déciderait Thrawn ? Serait-elle, comme « prévu », bannie à tout jamais des Cieux ? Ses ailes resteraient-elles tintées du noir de la honte pour toujours ? Mais, jusque quand, en fait ? Si elle avait l’impossibilité de rejoindre les « siens », mais surtout l’unique amour de son étrange existence, le but de sa survie, il était certain que si la mort ne venait pas d’elle même, Breena irait la chercher.